Le Logement Neuf vit ses pires heures
ActualitésDepuis une étude d’il y a une vingtaine d’années, on a pour usage de dire qu’il faut environ 500.000 logements nouveaux chaque année pour satisfaire à la demande. Rares furent les années où on s’en est approché, il faut bien l’admettre. D’où la pression permanente sur les prix. Et lorsque ceux-ci ont dévissé (toujours sur ces 20 dernières années), ça a été pour mieux rebondir car la cause n’était pas liée à l’offre mais à une crispation de la demande.
L’année 2020, chahutée par bien des événements, a clairement affiché un déficit important dans le logement neuf. 345.000 mises en chantier seulement (source gouvernementale), contre 410.000 en 2019. Les raisons ? Multiples, mais qui se télescopent pour le malheur des constructeurs et promoteurs, et des clients. Tout d’abord un dynamisme du marché de l’Ancien, qui se nourrit toutefois des affres du Neuf. Ensuite, le resserrement du crédit sur la clientèle traditionnelle du Neuf, à savoir les primo-accédants et les investisseurs privés. L’effritement des conditions d’accès au Prêt à Taux Zéro et le rognage sur les aides au Logement sont passés par là. Puis, et c’est sans doute un de motifs les plus compliqués : l’offre n’est possible que si les professionnels disposent de surfaces à construire.
Or, l’arrêt des services administratifs durant le 1er confinement, les élections municipales bousculées, l’émergence d’équipes municipales anti-bétonisation, l’incertitude sur l’évolution économique, et les hésitations sur les nouvelles normes de construction sont autant de motifs au gel de la libération de foncier. Et ce n’est pas la proximité des élections régionales et présidentielles qui donnera de la clarté. Du coup, le Gouvernement affichent des prévisions d’à peine 307.000 nouveaux logements pour 2021 -tout proche du plus bas de 300.000 logements en… 1997 ! -, et les professionnels sont encore plus pessimistes car ils n’ont aucun stock pour encaisser un nouveau ralentissement politique ou économique.