Un Nouveau DPE arrive le 1er janvier 2026 : voici ce qu’il va changer
ActualitésVoilà longtemps que vous n’aviez peut-être pas entendu parler du diagnostic de performance énergétique, le fameux DPE. Celui qui fêtera en 2026 ses 20 ans (il est en vigueur depuis le 1er novembre 2006), va avoir le droit à une évolution. Désormais, avec un coefficient d’énergie primaire de l’électricité revu, certains logements pouvant être qualifiés de « passoires thermiques » pourraient sortir de ce statut. On fait le point sur les changements concrets, et sur les conséquences que cela peut avoir pour vous, déjà propriétaire ou actuellement en recherche d’un bien.
Le DPE modifié
Plusieurs mesures encadrant le diagnostic de performance énergétique sont arrivées en 2025, dans le double but de lutter contre les fraudes aux aides publiques et de réaligner le DPE sur la réalité technique.
Tout d’abord, sur le plan administratif, et afin d’éviter les faux DPE, chaque nouveau diagnostic émis à partir du 1er janvier 2026 devra comporter un QR code permettant de vérifier sa validité sur le site de l’Ademe. Un second QR code permettra aussi de vérifier que le professionnel est certifié et inscrit dans la liste des diagnostiqueurs « validés ».
C’est surtout la modification du mode de calcul qui vient changer plus en profondeur le DPE. Précisément, la valeur du facteur de conversion de l’énergie finale en énergie primaire pour l’électricité dans les diagnostics de performance énergétique et les audits énergétiques passe de 2,3 à 1,9[1]. Un changement qui va peut-être améliorer la note finale de votre logement (si vous souhaitez le vendre) ou améliorer certains biens que vous convoitez.
Concrètement, depuis juillet 2021, le DPE n’évalue plus seulement la consommation énergétique du logement, mais intègre également son impact environnemental en mesurant les émissions de gaz à effet de serre (CO2). La note finale attribuée au logement (de A à G) correspond au plus mauvais score entre deux critères : la consommation d’énergie ou les émissions de CO2. Autrement dit, si un logement consomme peu d’énergie mais émet beaucoup de CO2, c’est cette dernière valeur qui déterminera son classement, et inversement.
Pour évaluer la consommation, on ne se contente pas de mesurer l’énergie utilisée dans le logement (énergie finale). On prend en compte l’énergie totale nécessaire depuis sa production jusqu’à son utilisation (énergie primaire). Cette conversion se fait grâce à des coefficients qui varient selon la source d’énergie :
- Fioul et gaz naturel : coefficient de 1 (pas de perte significative) ;
- Bois : coefficient entre 0,6 et 0,8 (légèrement plus efficace) ;
- Électricité : coefficient de 2,3 (beaucoup plus élevé pour refléter les pertes importantes lors de la production, du transport et de la distribution depuis les centrales électriques.
En revoyant à la baisse le coefficient pour l’électricité (qui va donc passer au 1er janvier 2016 à 1,9), de nombreux logements vont voir leur note s’améliorer. Des logements actuellement classés F ou E pourraient passer en D ou C. Une dilution de l’exigence environnementale du diagnostic, qui va – peut-être – entraîner une meilleure valorisation des biens concernés.
850 000 logements concernés
L’alignement sur le coefficient européen présente des avantages pratiques. On va désormais disposer d’une meilleure cohérence dans l’évaluation des logements à l’échelle européenne, ce qui va faciliter les comparaisons entre pays. Cette standardisation a du sens dans une Union européenne qui cherche à coordonner ses politiques énergétiques.
A l’échelle macro, cette baisse du coefficient rend (à nouveau) l’électricité plus attractive dans le DPE. Les logements chauffés à l’électricité obtiendront de meilleures notes, ce qui peut vous encourager en tant que propriétaire à opter pour des solutions électriques performantes comme les pompes à chaleur. Une évolution cohérente avec la stratégie de sortie des énergies fossiles (fioul, gaz) au profit de l’électricité décarbonée, particulièrement pertinente en France avec son mix électrique peu émetteur de CO2.
On peut toutefois s’interroger sur l’écart avec la réalité physique : le coefficient de 2,3 reflétait probablement mieux les pertes réelles du système électrique français. En adoptant le coefficient européen de 1,9, c’est un choix politique d’harmonisation qui est fait, qui améliore artificiellement les performances affichées. Un « recul » qui sert un objectif de transition énergétique louable. Du côté du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique, on tempère : « Cette évolution vise à corriger une inégalité de traitement pénalisant l’électricité, énergie fortement décarbonée, au profit du gaz ou du fioul importés. Elle permettra d’améliorer le DPE de certains logements chauffés à l’électricité. Aucun logement ne verra son étiquette baisser ».
Ce sont, selon les premières projections, 850 000 logements qui pourraient sortir du statut de passoire énergétique (les classes F et G du DPE). Une épuration donc, la France comptant environ 4,8 millions de logements ainsi classés avant cette révision du DPE.
Un sursis pour le locatif, une aubaine pour acheter ?
Pour certains propriétaires bailleurs, cette évolution du DPE peut représenter un véritable bol d’air. Rappelons que depuis 2023, la location de logements classés G est progressivement interdite, avec une extension prévue aux classes F en 2028 et E en 2034. Avec 850 000 logements susceptibles de sortir du statut de passoire énergétique grâce au nouveau coefficient, de nombreux propriétaires échapperont à l’obligation de réaliser des travaux coûteux pour continuer à louer leur bien. Un sursis bienvenu, même si temporaire : l’objectif de rénovation énergétique du parc immobilier reste d’actualité. Encore faut-il, en étant bailleur, connaître l’étiquette DPE du bien que l’on propose sur le marché.

Côté achat, la situation devient plus nuancée. Si vous êtes en recherche d’un bien, ce changement de DPE peut transformer certaines opportunités. Un logement actuellement étiqueté F, vendu avec une décote importante en raison de son statut de passoire thermique, pourrait passer en classe D ou C dès janvier 2026. L’occasion de négocier un prix avantageux avant cette revalorisation automatique ? Peut-être, mais attention : si le DPE s’améliore sur le papier, la consommation énergétique réelle du logement, elle, ne changera pas. Avant de vous décider, pensez à évaluer le coût réel de vos futures factures d’électricité et l’éventuel besoin de travaux de rénovation. L’étiquette DPE reste un indicateur, pas une garantie de confort ou d’économies. Pour les vendeurs de biens chauffés à l’électricité, c’est en revanche une bonne nouvelle : votre logement gagnera mécaniquement en attractivité, sans le moindre coup de pinceau.
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[1] Voir l’arrêté du 13 août 2025 modifiant le facteur de conversion de l’énergie finale en énergie primaire de l’électricité relatif au diagnostic de performance énergétique